Andreanne Le Hudon

Andréanne Le Hudon a quitté la poussière de l’échangeur Turcot pour rejoindre les montagnes de Charlevoix où, les pieds dans la terre, bêche et pinceaux en main, elle peint, dessine et fait le paysage. Son travail a voyagé avec elle, au Québec, au Canada et en France. Elle a observé les chenilles à Rouyn-Noranda lors d’une résidence à L’Écart – lieu d’art actuel, a préparé un herbier tiré des parterres de Montréal au cours d’une maîtrise à l’UQAM, et, plus récemment, a parcouru les bois de sa région grâce au soutien de la Fondation Élizabeth Greenshields.

Dans une démarche qui s’appuie à l’origine sur un travail d’observation classique, le travail d’Andréanne Hudon est graduellement contaminé par les effets de son imaginaire et de l’imprévisibilité de la matière maniée, pour s’écarter de son objet initial. Rapidement, le regard de l’artiste ne se concentre plus que sur les effets de textures, de formes, de lignes et de coloris. Ainsi isolés, les sujets, fleurs et autres végétaux, redeviennent à la fois mystérieux et fascinants.

Ses tableaux présentent les effets de cette rencontre où son regard confronté se trahit et se transforme à même la matière. Les éléments naturels s’y métamorphosent pour susciter l’émergence d’une réalité sous-jacente. Ainsi naissent les chimères.

Si, historiquement, l’objectif des naturalistes était de définir la nature, Hudon désire, pour sa part, interroger tant les limites de son regard que les possibilités de sa perception, en empruntant quelque chose de leur méthode.